Journée d’études organisée par le CNAHES : Conservatoire National des Archives et de l’Histoire de l’Education Spécialisée et de l’Action Sociale
Du traitement historique des déviances adolescentes et leur rééducation en institution, aux pratiques professionnelles actuelles dans le champ de la protection de l’enfance, l’objectif de cette journée d’étude est d’aborder l’éducation des filles au prisme du genre dans une mise en perspective historique.
Par cette démarche, nous nous intéresserons aux représentations et pratiques professionnelles en tant qu’elles orientent les conduites des acteurs du travail social. L’approche de cette question, par la notion de genre, nous permettra d’analyser les constructions sociales du féminin au sein des institutions socio-judicaires, sociales et médico-sociales : visions stéréotypées des femmes, rôles sexués, situations d’inégalités sociales, économiques et symboliques entre les femmes et les hommes, hiérarchisation du féminin et du masculin…
Historiquement le travail social s’est construit sur les processus sociaux et les logiques institutionnelles qui ont donné corps à des représentations et à des pratiques professionnelles différenciées par le genre dans ses relations, en particulier à la population féminine. L’historienne Véronique Blanchard, par ses travaux articulant les rapports de genre et de classe, reviendra sur les modalités par lesquelles les normes légales et sociales de genre ont agi sur le traitement de la délinquance et la rééducation des adolescentes de milieu populaire d’après-guerre. D’autres interventions mettront l’accent sur les institutions historiques régionales.
Si la question sociale des identités de genre et des rôles sociaux de sexe n’a cessé de structurer le travail social, pour la période actuelle, nous examinerons avec des professionnel.les comment cette question est posée dans leurs secteurs d’activité, au regard du contexte social et institutionnel d’intervention. Par quelles modalités perdure, dans les représentations et les pratiques de socialisation, une différenciation des rôles et des compétences selon le sexe d’assignation, participant à la production et reproduction des normes référées aux schémas sociaux traditionnels.
Nous conclurons cette journée par une mise en exergue des avancées dans les pratiques contribuant à une éducation égalitaire dans les rapports sociaux de sexe. Et par une perspective sur les enjeux de la formation professionnelle qui, par une analyse des rapports de genre, ouvre à la transformation des actions sur les systèmes de normes, reproducteurs des situations d’inégalités.
DU CÔTÉ DES FILLES : QUEL TRAVAIL SOCIAL, HIER ET AUJOURD’HUI ?
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