SIMQAI – Simulation pour la Qualité de l’Air Intérieur en faveur du changement de comportement

Où en-êtes vous du projet SIMQAI ?

Nous sommes actuellement en train de finaliser cette phase de bêta-testing. Une soixantaine de personnes ont testé SIMQAI, avec des profils assez divers comme des étudiants, des professionnels, des professionnels de santé qui interviennent à domicile comme des CMEI – conseillers médicaux en environnement intérieur, par exemple.

Des profils de testeurs relativement larges comme des personnes plus ou moins à l’aise avec la VR – Réalité Virtuelle parce que c’est bien de connaître la thématique mais il y a aussi la technologie à maîtriser. Tout cela a permis de recueillir pas mal d’axes d’amélioration, de corrections à apporter au jeu mais aussi la possibilité d’affiner les scénarios pour rendre l’expérience plus ludique et intéressante encore pour le joueur.

Cela nous a aussi permis d’élaborer un cahier des charges pour lancer le développement de la version 2.0 du jeu, qui est en cours de développement depuis cet été. C’est Tom D’export, développeur VR qui s’occupe de ça. Cette nouvelle version devrait aboutir en septembre 2024.

L’étape suivante, c’est un déploiement de l’outil et une communication au niveau régional pour diffuser SIMQAI et le faire vivre.

SIMQAI est un outil de sensibilisation à destination du grand public, que ce soit par le biais de formations en santé-environnement ou encore par des temps de prévention.
Comment est prévu le déploiement, l’utilisation de l’outil ? Quand sont prévues les premières utilisations ?

Le déploiement de SIMQAI sera progressif. Il peut être utilisé par des publics variés avec différents scénarios de jeu notamment en termes de durée et ainsi s’adapter aux participants.

C’est un outil qui peut être utilisé avec le grand public mais pas que. Il est aussi à destination des étudiants et notamment avec la fac de Lille où, Florent Occelli, enseignant-chercheur* intervient sur cette thématique.

L’APPA forme, dans le cadre de ses actions, des acteurs relais, comme ce qui a été réalisé dans la collaboration avec Promotion Santé Hauts-de-France lors des sessions de découverte d’outils d’intervention en prévention et promotion de la santé cette année.

SIMQAI est donc un outil qui peut très bien être intégré à une formation d’acteurs relais du secteur du social, du secteur médical pour rendre acteurs les personnes et avec le côté immersif pour les aider à assimiler plus facilement les bonnes pratiques et les bons gestes.

Mais c’est aussi possible auprès du grand public aussi, dans le cadre d’évènements comme lors de la journée nationale de la qualité de l’air qui se déroulera en octobre 2024.

Cette dernière s’organisera au niveau de la CUD – Communauté Urbaine de Dunkerque et sera présenté à leurs agents.

Une dernière utilisation de l’outil SIMQAI, qui demandera certainement un peu plus de travail, sera à destination des patients notamment dans le cadre d’ETP – Education Thérapeutique du Patient asthmatiques dans les centres hospitaliers, en partenariat avec les écoles de l’asthme de la région où on pourrait très bien organiser des sessions.

La Réalité Virtuelle ou VR est un support innovant pour un outil pédagogique. C’est un support qui n’exploitait pas encore la qualité de l’air intérieur.
Dans une société où le numérique tient une place importante. Pensez-vous que cela va permettre un engouement plus important auprès des publics, et donc une sensibilisation plus impactante ?

Des études ont démontré que la VR permet d’aboutir à des changements concrets. Si on compare avec une action classique d’informations où le public est plutôt passif, là, le joueur est vraiment acteur de son environnement domestique. C’est ce côté immersif permet de rendre le message beaucoup plus efficace.

Rendre acteur le joueur et avec SIMQAI de rendre visible, l’invisible et particulièrement la pollution de l’air qui est quelque chose que l’on a du mal à percevoir est un biais pour que le joueur voit plus concrètement évoluer en lien avec les choix qu’il fera et qui seront en faveur ou en défaveur de la qualité de l’air intérieur.

La technologie VR en elle-même demande une certaine adaptation, tout le monde n’est pas au fait de la Réalité Virtuelle, est-ce un frein ?

Certaines personnes qui souffrent d’épilepsie ou autre, ou le mal de mer peuvent mal supporter ce type d’expérience. On a aussi imaginé d’utiliser ce type de jeu en position assise pour permettre de s’adapter aux personnes qui souffriraient de vertige, par exemple ou des personnes en situation de handicap.

On a quand même prévu de paramétrer l’outil pour des personnes qui ne seraient pas à l’aise avec l’outil ou qui seraient à mobilité réduite.

Le fait de diffuser des messages via cet outil permet d’avoir une diffusion active et ludique du message ce qui rend plus efficace l’information.

Quand on parle des outils pédagogiques, on parle beaucoup d’évaluation de l’outil, du message qui est passé, de l’impact que cela a pu avoir aussi dans le projet dans lequel il a été utilisé.
Concernant SIMQAI, comment pensez-vous évaluer le changement de comportements après l’utilisation de cet outil ?

On pourrait très bien à terme tester l’outil auprès d’un groupe et faire une animation plus classique auprès d’un autre groupe et comparer les résultats pour voir les différences sur l’acquisition des connaissances et des bonnes pratiques au niveau de la qualité de l’air intérieur.

* Florent Ocelli est chargé de mission Innovation Pédagogique au sein de l’ILIS et responsable du Laboratoire d’Expérience Immersive (LEXIM). Ce laboratoire équipé de diverses technologies 3D (casques VR/AR, L-immersif) a pour enjeux d’implémenter des expériences immersives dans nos enseignements universitaires et de développer des projets collaboratifs en 3D (création de scénarios de formation, présentation 3D d’environnements/dispositifs).

Merci à Corentin d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

Propos recueillis par Anne-Lise HAINAUT.